Deux rapports hiérarchiques de gradés de la gendarmerie du Finistère et du Gers, que l'AFP a obtenu, font état d'un malaise et d'une "dégradation" du moral des gendarmes, sur le terrain notamment, par rapport à leurs collègues policiers.
Le moral des unités du groupement" de gendarmerie départemental du Finistère "est jugé de très moyen à assez mauvais", écrit ainsi le 24 septembre à sa hiérarchie, le colonel Philippe Henry. "Dans les douze mois prochains", ajoute-t-il, "le moral des unités du groupement déjà vacillant devrait s'aggraver".
Un autre rapport rédigé par le commandant de la compagnie d'Auch (Gers), rédigé peu avant, évoque un "pessimisme", une "dégradation" du moral des troupes. "Il est probable que si ce mal n'est pas entendu, à terme, un mouvement pourrait surgir à nouveau", affirme-t-il en référence au fort mouvement de protestation des gendarmes, fin 2001.
(Avec AFP).
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Deux récents rapports de gradés de la gendarmerie, la "grande muette", font état d'un malaise des gendarmes sur le terrain, notamment par rapport à leurs collègues policiers, mettant en garde contre la résurgence d'un nouveau mouvement de protestation, comme en 2001.
Une quarantaine d'autres rapports similaires seraient en ligne sur un site animé par des gendarmes de base, selon une source interne à la gendarmerie.Il s'agit de "rapports sur le moral" des troupes, traditionnellement rédigés en vue du séminaire annuel réunissant chaque année en novembre, à Montluçon (Allier), les cadres de la gendarmerie auquel se rendent les ministres de l'Intérieur et de la Défense. Ce séminaire a lieu cette année les 12, 13 et 14 novembre.
Le lendemain, le 15 novembre, le président Nicolas Sarkozy réunira à La Défense (Hauts-de-Seine) 1.8OO policiers et gendarmes afin de leur présenter ses "grandes orientations pour la sécurité".
Hervé Morin (Défense) et Michèle Alliot-Marie (Intérieur) assisteront à ce que les syndicats de police qualifient de "grand-messe" de M. Sarkozy, un exercice qu'il affectionnait lorsqu'il était Place Beauvau.
Selon les syndicats, le président devrait "recadrer les choses" en matière de sécurité où de grands chantiers ont été lancés, non sans mal, comme ceux sur le renseignement ou le rapprochement plus étroit police/gendarmerie.
Selon les syndicats, le président devrait "recadrer les choses" en matière de sécurité où de grands chantiers ont été lancés, non sans mal, comme ceux sur le renseignement ou le rapprochement plus étroit police/gendarmerie.
Dans son rapport, daté du 24 septembre, dont l'AFP a pris connaissance, le colonel Philippe Henry, écrit que "le moral des unités du groupement" de gendarmerie du Finistère "est jugé de très moyen à assez mauvais". "Dans les douze mois prochains, ajoute-t-il, le moral des unités du groupement déjà vacillant devrait s'aggraver".
Un autre rapport, parvenu également à l'AFP, rédigé par le commandant de la compagnie d'Auch (Gers) évoque un "pessimisme" et une "dégradation" du moral des troupes.
Il juge "probable que si ce mal n'est pas entendu, à terme, un mouvement pourrait surgir à nouveau", comme fin 2001 où les gendarmes avaient manifesté dans la rue pour la première fois en même temps que les policiers.
Les deux rapports dénoncent des "inégalités" par rapport aux avantages, selon eux, des policiers, comme les heures supplémentaires dues aux officiers qui sont en voie de leur être réglées.
"Pessimisme", "manque de concertation", "déception" sont des mots employés par les deux gradés de la gendarmerie qui raillent le slogan présidentiel "travailler plus pour gagner plus".
Le rapport d'Auch a été mis en ligne sur le forum du site internet du Syndicat national des officiers de police (Snop, majoritaire) et suscite de nombreux commentaires de policiers de base.
Bruno Beschizza, "patron" de Synergie-Officiers, y voit une "stratégie d'une certaine hiérarchie" de la gendarmerie pour "faire pression sur le gouvernement", en rappelant que les gendarmes - mis à disposition de l'Intérieur depuis 2002 pour les missions de sécurité intérieure- n'ont pas droit à l'expression syndicale.
Les récents travaux de la commission de la Défense de l'Assemblée nationale, dans le cadre du budget 2008, montrent que le malaise des gendarmes est prégnant.
Lors de son audition, le 10 octobre, le directeur général de la gendarmerie, le général Guy Parayre, a été interrogé, selon le compte-rendu officiel, sur la "grogne" des gendarmes qui, a affirmé un élu, "travaillent plus que les policiers" et pas pour le même salaire.
"Le général a préféré parler d'inquiétude" en "comprenant l'attente des gendarmes", selon le compte-rendu.
Mychèle Daniau AFP/Archives ¦ Un gendarme
© 2007 AFP
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