jeudi 29 janvier 2009

Gendarmerie de Corte : un tir de roquette à l'origine de l'explosion



Hier après-midi, après avoir exprimé son soutien aux familles des gendarmes de Corte, le directeur général de la gendarmerie nationale, Roland Gilles, accompagné du coordonnateur des services de sécurité intérieure en Corse, Gilles Leclair, et du préfet de Corse, Hervé Bouchaert, a fustigé le tir de roquette qui a touché mardi soir un véhicule stationné dans l'enceinte de la brigade.
Tout laissait au départ penser à un plasticage, après l'explosion du véhicule personnel d'un gendarme, survenue mardi dernier à 19 h 15 dans l'enceinte de la brigade de Corte (notre édition d'hier). Mais vers 23 h 30, les investigations menées par les démineurs, arrivés rapidement sur place, ont fini par conclure à un tir de roquette, une partie du projectile ayant été retrouvée à l'intérieur du 4x4 endommagé à l'avant par l'attentat.
Selon les premiers éléments de l'enquête, le tireur aurait agi depuis la route départementale située sur la colline en face du parking, à environ 250 mètres de l'impact. « La portée pratique, c'est-à-dire maîtrisée, de cette arme de guerre va jusqu'à une distance de 400 mètres, mais cela suppose un entraînement technique intense, ce qui est difficilement envisageable dans ce cas précis », expliquait hier un gendarme.
En d'autres termes, il semblerait donc que la voiture touchée n'ait pas été directement visée par le tireur, mais qu'elle ait au contraire agi, avec celle garée à ses côtés, comme un véritable « bouclier ». Une protection sans laquelle le puissant projectile aurait pu atteindre l'immeuble, voire blesser mortellement les personnes qui se trouvaient à proximité.

À cette heure pour le moins inhabituelle, plusieurs riverains, dont quelques enfants, étaient en effet présents non loin de l'explosion, sur le parking qui dessert le bâtiment où sont logées les familles de gendarmes.
« Un acte criminel d'une grande lâcheté »
Au lendemain des faits, celles-ci étaient d'ailleurs toujours sous le coup d'une vive émotion. Un soutien immédiat leur a été apporté par les autorités régionales et nationales. Le général Lizuret, commandant de la gendarmerie de Corse, et le sous-préfet de Corte, Tony Constant, notamment, se trouvaient à ce titre sur les lieux dans la soirée de mardi. Le maire de Corte, Antoine Sindali, et ses adjoints, se sont rendus à la brigade hier matin, et y ont fait part de leur indignation.
Hier après-midi, le directeur général de la gendarmerie nationale, Roland Gilles, le coordonnateur des services de sécurité intérieure en Corse, Gilles Leclair, ainsi que le préfet de Corse, Hervé Bouchaert, sont également allés à la rencontre des familles, avant de donner une conférence de presse devant la gendarmerie.
« Je tiens tout d'abord à dire que les familles se sont montrées très dignes dans l'expression de leurs sentiments, a déclaré le général Roland Gilles. Quant aux gendarmes, ils restent bien sûr déterminés à poursuivre leurs missions. Ce tir de roquette est un acte criminel, imbécile et d'une grande lâcheté. Sans transformer la gendarmerie en bunker, nous envisageons une sécurisation supplémentaire. Enfin, nous allons nous employer à conduire les auteurs de cet acte devant la justice. »
Le parquet antiterroriste de Paris a été saisi de l'enquête, à laquelle participent les sections de recherche d'Ajaccio et de Corte.

Laure Filippi

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