Violents affrontements en Nouvelle-Calédonie
(Source : Le Parisien)
(Source : Le Figaro)
(Source : Le Monde)
Le climat, déjà tendu en Nouvelle-Calédonie depuis plusieurs jours, s'est brutalement dégradé ce lundi après de violents affrontements entre les forces de l'ordre et des adhérents du syndicat indépendantiste USTKE (Union syndicale des travailleurs kanak et des exploités). Ceux-ci ont fait 27 blessés parmi les forces de l'ordre pour cette seule journée de lundi, selon un nouveau bilan de la gendarmerie.
Etabli à onze gendarmes blessés le matin, le bilan a été révisé à la hausse en fin de journée. Tous les gendarmes ont été touchés lors de heurts à Koné, dans la province Nord, où s'étaient rassemblés entre 50 et 200 manifestants, selon cette même source. La plupart des gendarmes blessés ont reçu des projectiles, notamment des billes d'acier. L'un d'eux a eu une jambe cassée et un autre un doigt cassé, a indiqué un porte-parole de la gendarmerie.
Des adhérents de l'USTKE, mais aussi des jeunes des tribus kanakes avoisinantes avaient dressé un barrage filtrant à proximité de la subdivision administrative de Koné. Ils ont résisté «avec détermination pendant une heure» aux forces de l'ordre, qui tentaient de les faire dégager avec des tirs de grenades lacrymogènes. En fin de journée, la situation était redevenue calme.
Blocages et dégradations depuis une semaine
Depuis une semaine, le syndicat, en grève générale, multiplie les actions de blocages et les dégradations, notamment dans la zone industrielle de Ducos, où les chefs d'entreprise sont exaspérés.
Tous les jours, les forces de l'ordre interviennent pour déloger les manifestants avec des grenades lacrymogènes, générant d'importantes perturbations à la vie quotidienne des habitants. La semaine dernière, alors que Marie-Luce Penchard, secrétaire d'Etat à l'Outre-mer, et Bernard Kouchner, ministre des Affaires Etrangères, étaient en Nouvelle-Calédonie, les forces de l'ordre sont intervenus régulièrement pour lever barrages et blocages.
Vendredi dernier, quatre policiers ainsi que deux pompiers avaient été légèrement blessés par des projectiles, tandis que les manifestants avaient reçu le renfort de jeunes des cités périphériques de Nouméa.
Un conflit social à l'origine des heurts
L'USTKE proteste contre le piétinement d'un conflit chez la compagnie aérienne Aircal, où un accord a été trouvé, mais que le président de la compagnie domestique, Nidoish Naisseline, refuse de signer.
La centrale, proche du NPA d'Olivier Besancenot, réclame aussi la remise en liberté de son président Gérard Jodar, condamné à un an de prison ferme, suite à un coup de force dans le cadre du conflit à Aircal. Avec cinq autres adhérents, il avait entravé la circulation d'un avion.
Contre-manifestation de chefs d'entreprise.
Lundi, des chefs d'entreprises ont organisé une contre-manifestation pour dénoncer «la prise en otage» de l'économie, tandis que les Nouméens sont soumis chaque jour à d'interminables embouteillages.
La Nouvelle-Calédonie vit en paix depuis plus de 20 ans, et ses communautés, notamment européenne et kanake, ne veulent pas revivre les violences, qui les avaient opposées dans les années 80. Le discours radical de l'USTKE trouve néanmoins un certain écho, en raison des profondes inégalités sociales et du désoeuvrement d'une frange de la jeunesse kanake.
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