dimanche 8 mai 2011

Des policiers qui deviennent gendarmes


Depuis lundi, quarante policiers suivent un stage à la caserne Richemont de Montluçon pour devenir gendarmes. Ils sont les premiers, en France, à emprunter cette passerelle, mise en place depuis l'intégration des forces de la gendarmerie au sein du ministère de l'Intérieur.

Pour Michel-Antoine Thiers, du bureau national du syndicat des officiers de police, « il y a des avantages à devenir gendarme ».

Les syndicats de police sont, dans leur ensemble, favorables à cette possibilité de reconversion. « Du moment que c'est réalisé dans le respect des règlements, il n'y a pas de problème, lâche Franck Chantelauze, responsable régional du syndicat Alliance. Certains collègues sont intéressés car c'est la possibilité, pour eux, de se rapprocher de leur région d'origine. C'est avant tout une démarche personnelle... »

Pourtant, les horaires de travail des gendarmes peuvent paraître plus contraignants. Contrairement aux policiers travaillant généralement en 3 X 8, les militaires, eux, doivent être disponibles 24 heures sur 24 lorsqu'ils bénéficient d'un logement de fonction. « Les gendarmes travaillent davantage, reconnaît Franck Chantelauze. Pour s'en rendre compte, il suffit de constater que la fermeture du commissariat de police de Libourne (Gironde) où travaillaient 60 policiers a été compensée par l'installation d'une brigade de 20 gendarmes... »

Qu'est-ce qui pousse alors les policiers à embrasser une carrière de gendarme ? « Il y a des avantages à devenir gendarme, professe Michel Antoine Thiers, du SNOP. Ils sont mieux payés et, chez nous, la carrière, c'est un peu une loterie... »

Le syndicaliste, qui déplore « un sentiment de supériorité » des gendarmes - « les collègues qui ont intégré la gendarmerie entendent des choses du genre : "Vous allez voir ce que c'est de vrais professionnels, il va falloir que vous vous remettiez à niveau". C'est lourd ! » - aimerait que cette passerelle soit étendue aux officiers de police (NDLR, elle est réservée pour l'instant aux gardiens de la paix). À noter que les gendarmes souhaitant entrer dans la police le peuvent : des stagiaires sont formés depuis ce lundi dans l'Essonne pour une durée de trois mois.

Nicolas FAUCON (La Montagne)

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