François Hollande entouré de ses gardes du corps
lors de sa visite au Salon de l'agriculture, le 28 février dernier.
Les gendarmes prennent du galon
(Cliquez sur les liens rouges)
Après cinq ans d'absence, vingt militaires rejoignent les policiers protégeant François Hollande.Une femme à la tête des gardes du corps

Plus qu'un symbole, ce retour en force au cœur du giron présidentiel sonne dans les rangs de la maréchaussée comme un simple retour des choses. «La base, comme le sommet, avait durement ressenti l'éviction des gendarmes de cette mission de prestige dès l'arrivée de Nicolas Sarkozy au pouvoir en 2007, confie un officier supérieur. Nous avions vécu cette décision comme une injustice car nous n'avions jamais démérité.»
De fait, l'ancien locataire de l'Élysée, qui avait auparavant effectué deux passages Place Beauvau à la tête du ministère de l'Intérieur, n'avait guère caché sa préférence pour un service de gardes du corps uniquement composé de policiers. Soucieux de ménager la maréchaussée, il avait cependant envoyé un certain nombre de signes forts à son endroit, à commencer par la nomination d'un militaire sorti du sérail au poste très convoité de directeur général. «Revenir dans la proximité présidentielle pour garantir la sécurité du chef de l'État est le plus grand honneur qui soit pour les gendarmes qui, rappelons-le, sont les dignes héritiers des mousquetaires du roi», martèle un spécialiste.
L'espoir d'une parité parfaite
Reste à savoir comment vont s'articuler au quotidien policiers et gendarmes dans le cadre de missions protocolaires et ultra-sensibles. «Nous n'avons aucun souci pour voir les deux forces travailler main dans la main, précise-t-on Place Beauvau. Il existe déjà des équipes mixtes qui fonctionnent de façon bien huilée au sein des Groupes d'interventions régionaux (GIR) ou encore de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), où se trouvent 180 gendarmes.» Sur le terrain désormais, certains gendarmes espèrent officieusement que le nouveau GSPR soit constitué à parité parfaite avec les policiers, comme c'était le cas à l'époque de Jacques Chirac.
L'unité d'élite, mise en place en 1983 par le colonel de gendarmerie Christian Prouteau qui avait pointé des failles dans la protection élyséenne, comptait à l'origine une centaine de gendarmes qui fournissaient alors seuls les effectifs de sécurité sous la présidence de François Mitterrand. Les effectifs, réduits de moitié sous l'ère Chirac, étaient passés à une soixantaine au lendemain de la tentative d'attentat commise sur les Champs-Élysées par Maxime Brunerie le 14 juillet 2002. Disposant d'équipements ultra-sophistiqués et de trois voitures blindées, le GSPR déploie aujourd'hui des moyens singuliers pour une présidence qui se veut «normale».
Considérée comme une «grande professionnelle» au sein de la police nationale, la commissaire divisionnaire Sophie Hatt est la première femme à se voir confier la direction du Groupe de sécurité de la République (GSPR). Sa nomination a été décidée par François Hollande, sur les recommandations de Lionel Jospin qui l'avait embauchée en janvier 2000 à la tête du Groupe de sécurité du premier ministre (GSPM) qui comptait vingt-neuf gardes du corps. Alors issue du commissariat du IIIe arrondissement, elle n'avait que 32 ans.Interrogée à l'époque par Le Figaro, elle avait demandé à être «jugée en fonction de ses compétences sur le terrain». Dont acte. Le mois suivant, à l'occasion d'un voyage officiel en Cisjordanie de Lionel Jospin, la commissaire avait fait preuve d'un remarquable sang-froid quand le chef du gouvernement français avait reçu une pluie de cailloux lancés par des centaines d'étudiants palestiniens de l'université de Beir Zeit, mécontents de propos tenus la veille sur le Hezbollah. Sophie Hatt avait alors été blessée au dos. Aujourd'hui âgée de 44 ans, cette mère de trois enfants remplace Michel Besnard, ancien commandant de police entré dans le corps préfectoral.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire