mardi 2 juillet 2013

Première femme générale de gendarmerie, Isabelle Guion de Méritens

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Des élèves de l'Ecole des officiers de gendarmerie aux Invalides à Paris le 18 février 2013
Des élèves de l'Ecole des officiers de gendarmerie aux Invalides à Paris le 18 février 2013 (Photo Francois Guillot. AFP).
Première femme générale de gendarmerie, Isabelle Guion de Méritens, a accroché lundi deux étoiles sur ses manches à la veille de la sortie de l’école des officiers de Melun de 39 jeunes femmes, qui peinent à briser «le plafond de verre» d’une institution vieille de sept siècles.
Commandant les 1.100 hommes et femmes de la gendarmerie maritime depuis septembre 2012, l’officière avait été nommée générale de brigade fin mars en Conseil des ministres. Elle était devenue «la première femme générale de gendarmerie de l’histoire de France», avait souligné la porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem.
La gendarmerie compte 63 officiers généraux et 97.000 hommes et femmes.
Isabelle Guion de Méritens, 50 ans, avait également été la première saint-cyrienne à choisir la gendarmerie, très appréciée des «cyrards». Elle avait été également la première femme à commander de 2007 à 2010 un groupement de gendarmerie (Yvelines).
Mardi en présence du ministre de l’Intérieur Manuel Valls à Melun, elles seront 39 femmes parmi les 142 officiers sortant de l’Ecole des officiers de gendarmerie. Certaines seront peut-être générales dans plus d’une vingtaine d’années après avoir, comme leurs camarades masculins, servi dans la gendarmerie mobile et départementale, occupé des postes à la direction de la gendarmerie et passé des diplômes spécialisés.
Symbole de masculinité
Les femmes sont encore minoritaires dans la gendarmerie (17,5% des effectifs), même si elles sont présentes dans tous les métiers : enquêtrices de police judiciaire, pilotes d’hélicoptère, cavalières de la Garde républicaine, motocyclistes ou membres du prestigieux Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), les femmes ont peu a peu occupé depuis 1972 l’ensemble des postes en gendarmerie.
Recrutées d’abord comme volontaires pour des postes administratifs, les femmes sont entrées en gendarmerie comme sous-officiers et officiers en 1983 mais limitées à un quota de 5%. En 1998, la suppression des quotas dans les trois armées et la gendarmerie (alors sous tutelle du ministère de la Défense), a permis une arrivée massive de femmes chez les gendarmes adjoints volontaires (GAV).
En 2013, selon la Direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN), les femmes représentent (17,5%) des effectifs (18% dans la police), un pourcentage qui augmente chaque année. Elles sont 11% chez les sous-officiers et 5,4% chez les officiers.
«Comme dans les entreprises et le monde politique, les femmes n’accèdent pas facilement aux plus hauts postes», expliquait récemment à l’AFP François Dieu, spécialiste de la gendarmerie. «Même si les choses ont bien évolué, le +plafond de verre+, existe bel et bien», ajoutait cet universitaire auteur de plusieurs ouvrages sur la gendarmerie.
«La gendarmerie, vieux symbole de masculinité et d’autorité, a été assez réticente a l’arrivée des femmes au début des années 80 mais les choses ont peu à peu évolué», ajoute François Dieu.
Mais les femmes, comme dans les autres secteurs professionnels connaissent aussi en gendarmerie des «difficultés» liées au travail des femmes (congés maternité, maladies des enfants ...) qui, dans certains cas, peuvent les amener à connaître moins d’avancement que leurs collègues hommes ou même à quitter la gendarmerie, notait François Dieu.
Elles connaissent également, ajoutait-il, les contraintes de la gendarmerie tout comme les hommes : travail de nuit et de week-end et mobilité obligatoire, notamment pour les officiers qui sont mutés au bout de quatre ans.

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