Venu s'exprimer devant les forces de l'ordre, comme quand il était ministre de l'intérieur, jeudi 29 novembre, Nicolas Sarkozy a dénoncé les violences de ces derniers jours à Villiers-le-Bel, en banlieue parisienne, qui ne relèvent pas selon lui d'une "crise sociale" mais d'une forme de "voyoucratie". "La réponse aux émeutes, ce n'est pas plus d'argent encore sur le dos du contribuable. La réponse aux émeutes, c'est l'arrestation des émeutiers", a estimé le chef de l'Etat dans un discours à la Défense sur les questions de sécurité. Devant près de 2 000 policiers et gendarmes, il a encore estimé que "si nous laissons un petit voyou devenir un héros dans sa cité (...), c'est une insulte à la République et à votre travail". Il a promis que "ceux qui cassent, ceux qui brûlent, ceux qui pillent, ceux qui s'en prennent aux forces de l'ordre répondront de leurs actes", et s'en est pris aux "donneurs de leçons" qui "ignorent ,eux, ce que c'est d'être en uniforme et face à une bandes d'enragés".
INVESTIR SUR LES GENS DANS LES BANLIEUES
La situation des banlieues est un "enjeu majeur pour notre pays", et il a rappelé que ce dossier "fera l'objet d'un plan annoncé en janvier (...), mais que les choses soient claires (...), nous ne le ferons pas parce qu'il y a eu des émeutes". "Après tout ce qui a été fait et bien fait sur les bâtiments, on va investir sur les gens", a promis Nicolas Sarkozy."On va faire la différence", être "plus généreux à l'endroit de celui qui veut une formation et un emploi, et une famille et un logement, et plus sévère à l'endroit de celui qui n'a comme seule idée que d'empoisonner la vie des autres", a-t-il résumé."Il n'y aura pas de fusion [entre police et gendarmerie] tant que je serai président de la République", a par ailleurs promis Nicolas Sarkozy, tout en précisant le "rapprochement" qu'il prévoit – la gendarmerie ne dépendra plus du ministère de la défense, mais, à l'instar de la police actuellement, du ministère de l'intérieur. Les deux ministres concernés ont été chargés de "préparer une loi relative à la gendarmerie nationale redéfinissant son fonctionnement", car le décret de 1903 sur la gendarmerie "a un peu vieilli", a déclaré le président de la République. "C'est le ministre de l'intérieur qui définira l'emploi, l'organisation, les objectifs et les moyens d'investissement et de fonctionnement des deux forces", mais "la police et la gendarmerie sont deux institutions qui ont leur culture, leur histoire, leur identité (...). Tout ce qui forge et soude une communauté", a-t-il expliqué. Aux gendarmes, inquiets d'une éventuelle fusion, il a répété qu'ils conserveront leur statut militaire. En réponse à leurs demandes salariales, il a annoncé la constitution d'un groupe de travail conjoint chargé de faire des propositions pour "gommer" leurs écarts de traitement avec les policiers.
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