mardi 29 janvier 2008

Neufchateau : l'hommage de Sarkozy aux gendarmes

(Photos en provenance du site de la Présidence de la République)

Article de l'Est Républicain

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La tragédie de Neufchateau a trouvé son épilogue ce matin avec l'hommage national rendu par le président de la République Nicolas Sarkozy aux trois gendarmes vosgiens décédés vendredi matin lors d'une course - poursuite avec un jeune homme de 21 ans qui circulait sans permis à bord d'une voiture volée et qui lui aussi a trouvé la mort. Le président a salué " la gendarmerie marquée dans sa chair ".

Après avoir fêté son 53 ème anniversaire avec une cinquantaine d'amis hier soir à Paris lors d'une invitation surprise aménagée par sa nouvelle compagne Carla Bruni, le président Nicolas Sarkozy a pris le chemin des Vosges ce matin. La journée qui se prolongera par un voyage à Londres pour participer au mini-sommet sur la crise financière initié par le Premier ministre anglais Gordon Brown, a débuté dans la tristesse, la dignité et une vague d'émotion tangible. Initialement prévu sur l'aérodrome de Mirecourt-Juvaincourt, l'atterrissage de l'avion présidentiel a été déporté sur la base militaire de Nancy-Ochey en raison de l'épais brouillard qui recouvrait la plaine vosgienne.

Le chef de l'Etat accompagné de la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot - Marie et du ministre de la Défense Hervé Morin est arrivé à Neufchateau à 10 h 20 où il a été accueilli par le maire socialiste Jacques Drapier, le président du Conseil général des Vosges - président du Sénat, Christian Poncelet et le préfet Alain Dupuy.
Le président de la République a gagné la jolie place Carrière, au coeur de la petite sous-préfecture vosgienne où une foule de 350 personnes environ composée d'officiels, de militaires mais aussi beaucoup d'anonymes avaient pris place dans une atmosphère de ferveur recueillie.

Nicolas Sarkozy a d'abord salué les familles des trois gendarmes tués, respectivement âgés de 21, 25 et 26 ans, tous finacés ou sur le point de se marier. Pendant une dizaine de minutes, il a échangé des mots de sympathie et de compassion à l'égard des proches des gendarmes Boyer, Régnier, et Bienfait, membres de la communauté de gendarmerie de Neufchateau - Coussey, morts en service dans la nuit de jeudi à vendredi.

Portés par six gendarmes, les cercueils des trois militaires ont été déposés au centre de la place sur un catafalque. Les cercueils ont ensuite été recouverts d'un drapeau tricolore tandis que la fanfare de la Garde républicainne interprétait les partitions de rigueur en pareilles et douloureuses circonstances.

Le Président Nicolas Sarkozy a ensuite pris la parole : "Je sais pour y avoir été malheureusement trop souvent confronté, le lourd tribut que paie la gendarmerie, comme la police, pour assurer la sécurité à laquelle aspirent logiquement nos concitoyens " a - t - il déclaré. "Les femmes et les hommes qui la composent et qui sont ainsi marqués dans leur chair, montrent la grandeur de l'idéal de justice et de paix qu'ils défendent chaque jour par un engagement absolu et sans faille, dans un contexte difficile où le danger est présent en permanence" a poursuivi Nicolas Sarkozy.

Le président a également évoqué sa lassitude. "Que les choses soient claires : ce n'est pas normal pour moi que trois hommes puissent trouver la mort par l'inconscience d'un délinquant multirécidiviste. Quel que soit l'âge du délinquant, il y a un moment où trop, c'est trop" a déclaré le président de la République, avant d'ajouter : "je n'ai pas l'intention d'assister indéfiniment à des cérémonies où je dois accompagner des policiers ou des gendarmes à leur dernière demeure. La société doit choisir de quel côté elle est. Je souhaite qu'elle soit du côté des victimes" a poursuivi le chef de l'Etat avant de promettre l'exercice d'une grande sévérité à sanctionner les délinquants multirécidivistes.

A l'issue de son discours, Nicolas Sarkozy a décoré les cercueils des trois gendarmes de la croix de chevalier de la Légion d'honneur, décernée à titre posthume. Les militaires ont également reçu la médaille de la gendarmerie avec citation et tous les trois ont été promus. Les gendarmes Boyer et Régnier ont été nommés majors, quand l'auxiliaire Bienfait est devenu gendarme. A l'issue de la cérémonie, le chef de l'Etat a rencontré les militaires de la région Nord-Est et du groupement de gendarmerie des Vosges avant de quitter Neufchateau.

Les corps des trois gendarmes ont été restitués aux familles en fin de matinée. Une inhumation est prévue cet après-midi à 16 h au cimetière de Shirmeck. Demain, Bertrand Boyer sera enterré à Epinal tandis que le troisième militaire sera inhumé près de Lille.

Mickaël Ely, le jeune homme de 21 ans qui avait motivé la course-poursuite fatale sera enterré demain à Liffol-le-Grand près de Neufchateau.

La mère a rendu un vibrant hommage aux trois gendarmes victimes de la tragédie en déclarant: "J'ai beaucoup de peine pour leurs familles, surtout pour leurs compagnes. Ces gendarmes ont essayé de sauver mon fils. Ils l'ont payé cher. Je les remercie du fond du coeur".

Patrick PEROTTO, Paul AUBRIAT

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