mercredi 12 mars 2008

L'action de Taser foudroyée par le juge



L'importateur français du pistolet Taser à impulsions électriques a été débouté mardi par le juge des référés de Paris de son action contre Amnesty International, qu'il accusait d'avoir porté «atteinte à sa réputation». Depuis 2004, la société SMP Technologies équipe l'armée, la police nationale et la gendarmerie du Taser X-26, une arme très controversée.

Le 10 mai 2007, la section française d'Amnesty International publiait un communiqué de presse sur lequel figurait deux informations: d'une part, il faisait état de la mise en vente d'un Taser sur le site d'enchères eBay, d'autre part, il affirmait qu'à ce jour, 220 personnes étaient mortes aux Etats-Unis après avoir été touchées par cette arme incapacitante.

Demande de démenti

Le 25 mai, SMP Technologies sommait Amnesty de publier un démenti, sans préciser sur laquelle des deux informations il devait porter. Amnesty reconnaissait alors que le communiqué avait été envoyé à la suite d' «une erreur de manipulation» et s'engageait, sans plus de précisions, à «publier dans les plus brefs délais un démenti».

Huit mois plus tard, SMP Technologies a assigné l'organisation de défense des Droits de l'homme pour la contraindre à honorer ses engagements, car finalement Amnesty International n'a jamais publié ce démenti.

Mardi, le juge des référés Jacques Gondran de Robert lui a donné tort, considérant que «le fait pour Amnesty International de ne pas avoir publié un démenti ne saurait constituer un trouble illicite».
Carl de Souza AFP/Archives

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