mardi 8 décembre 2009

L'avocat de la famille Villemin révèle que trois empreintes génétiques ont été décelées sur la lettre de revendication du meurtre du petit garçon. Des traces difficilement exploitables, tempère le procureur.

Nouveau rebondissement lundi dans l'affaire Grégory. L'avocat des parents de l'enfant, Me Thierry Moser, révèle lundi que l'une des quatre lettres du corbeau récemment soumises à expertises présente un mélange de trois ADN. Une «avancée importante» dans l'enquête, selon l'avocat. Mais selon le procureur chargé de ce volet de l'affaire, ces traces sont «difficilement exploitables».

Les empreintes génétiques, dont l'une féminine, ont été retrouvées sur le rabat intérieur de l'enveloppe postée précisément le 16 octobre 1984, jour de l'enlèvement et de l'assassinat de Grégory Villemin, 4 ans, découvert pieds et poings liés dans la Vologne. Or cette lettre, justement parce qu'elle a été envoyée le jour même de l'assassinat, a de grandes chances d'avoir été écrite par l'assassin.

Selon Me Moser, «des comparaisons ADN sont possibles» sur cette pièce majeure du dossier pour déterminer à qui appartient ces ADN. Les profils génétiques pourraient être «démêlés» par comparaison avec d'autres empreintes, par exemple celles retrouvées deux courriers du corbeau, datant du printemps 1983. L'ADN d'un homme et d'une femme avaient aussi été découverts sur une lettre anonyme de juillet 1985 et sur deux cordelettes ayant servi à entraver le corps de l'enfant.

Mais, selon des experts, ces traces sont «limite», explique le procureur général. Celui-ci a précisé que ces résultats ne proviennent «pas de nouvelles expertises, mais bien de celles effectuées par le laboratoire Biomnis dont les résultats figurent dans le rapport initial» évoqué lors d'une conférence de presse le 22 octobre dernier. Ces traces ADN n'avaient pas été divulguées précisément en raison de leur caractère difficilement exploitable.

Une cellule de gendarmes de Dijon a commencé la semaine dernière à procéder à des prélèvements ADN sur des magistrats, greffiers ou enquêteurs, afin de vérifier que ce ne sont pas les leurs qui ont été retrouvés sur les scellés. Les premières analyses ADN ont déjà permis de démontrer qu'il ne s'agissait pas de celles des parents de l'enfant.

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