mercredi 16 janvier 2013

Police-gendarmerie : quand Manuel Valls recrute



CHESNOT/SIPA
CHESNOT/SIPA
« Ministre de l'Intérieur cherche cadres supérieurs pour postes à responsabilités. Lapins de corridor s'abstenir » : c'est la petite annonce que vous ne lirez nulle part. Mais Manuel Valls est bel et bien confronté à un problème de cadres, qui devrait s'amplifier dans les mois à venir. Et il recherche de grands flics et des préfets ayant une bonne connaissance du terrain (les «lapins de corridor» sont ces policiers ayant fait l'essentiel de leur carrière au sein des cabinets).   

Pour le moment, les successions se font dans la douleur, à en juger par l'attitude de Daniel Canepa, qui ne digère toujours pas son éviction de la préfecture de la région Ile-de-France, où il a été remplacé par Jean Daubigny, jusqu'alors directeur de cabinet de Manuel Valls. Contrairement aux usages, cet ex-fan de Nicolas Sarkozy a annoncé qu'il restait à la tête de l'Association du corps préfectoral et des hauts fonctionnaires du ministère de l'Intérieur, ce qui devrait lui permettre de s'exprimer publiquement au nom des préfets. 

Le prochain poste à pourvoir sera celui de conseiller pour la police au sein du cabinet du ministre, puisque le titulaire du poste, Jacques Méric, est appelé à rejoindre rapidement la Préfecture de police de Paris, où il doit prendre la tête de la direction de la sécurité de proximité de l'agglomération parisienne. Pour lui succéder, plusieurs noms sont évoqués, dont celui de Lucien Pourailly, l'actuel directeur de la sécurité publique de la Haute-Garonne. 

L'autre point d'interrogation concerne le poste de directeur général de la gendarmerie. L'actuel titulaire, le général Jacques Mignaux, est donné partant. A l'Intérieur, nombreux sont ceux qui verraient bien un préfet lui succéder, histoire d'aligner la gendarmerie sur la police, dont le directeur général n'est pas un policier. Mais le conseiller gendarmerie du ministre, le général Denis Favier, n'a pas dit son dernier mot. 

D'autres sont appelés à passer la main, tel le directeur de la police judiciaire parisienne, Christian Flaesch, dont la longévité étonne. Le commissaire Noël Robin, ancien patron de la brigade criminelle, pourrait prendre sa place. Tôt ou tard, il faudra également trouver un successeur au préfet Christian Lambert, prolongé à la tête de la Seine-Saint-Denis ; un poste à haut risque pour lequel les candidats ne se bousculent pas. 
  • Article publié dans le magiazine Marianne (821), du 12 au 18 janvier.

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