mardi 9 avril 2013

DENIS FAVIER FUTUR DIRECTEUR DE LA GENDARMERIE

La tactique du gendarme


Le cabinet de Manuel Valls continue à évoluer, au rythme des départs en retraite des hauts gradés de la police et de la gendarmerie, qui libèrent ainsi des postes aux conseillers du ministre. Cette fois-ci, c'est le général Denis Favier, le conseiller gendarmerie du ministre de l'intérieur, qui devrait être nommé, le 10 avril, directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN), comme l'a annoncé l'agence spécialisée AEF Sécurité. Et il sera remplacé au cabinet par le colonel Christian Rodriguez, actuellement commandant de région en Corse, et qui prend ses étoiles de général au 1er juin. L'organisation millimétrée du mouvement - même s'il vaut mieux être prudent tant que les décisions n'ont pas été publiées - tranche avec le mic-mac qui a suivi le départ du conseiller police du ministre, Jacques Méric, en février.
Il n'y aura donc pas de symétrie entre la police - dirigée depuis le 30 mai 2012 par un préfet - et la gendarmerie, qui revient une nouvelle fois à un gendarme. Avec Denis Favier, le ministre fait le choix d'un représentant prestigieux, ancien patron du GIGN, et cajole un corps qui s'était senti délaissé par Nicolas Sarkozy. C'est probablement la première fois qu'un directeur de la gendarmerie a été le personnage d'un film,L'assaut, en 2011 (ici, la critique du Monde, à l'époque). Il faut néanmoins reconnaître que le manque de charisme de Grégori Dérangère lui rendait assez peu hommage.

L’Assaut - Bande annonce VF   -   Cliquez sur le lien
La carrière de Denis Favier, 53 ans, est intimement liée à l'unité d'élite de la gendarmerie, même si, comme tout bon officier, il a débuté sa carrière, en 1984, dans la gendarmerie mobile, puis a pris un poste en territoriale. En 1992, il rejoint le GIGN, et dirige l'assaut de 1994 sur les preneurs d'otage d'un Airbus d'Air France immobilisé à Marignane. Il reprend ensuite le cours classique de sa carrière: direction générale puis commandant de groupement (en Haute-Savoie) puis à nouveau direction générale, en tant que chef du bureau des officiers, une bonne tour de contrôle pour connaître la maison et ses hommes.
Plus inhabituel, il revient en 2007 au GIGN pour quatre ans, le temps de restructurer en profondeur l'unité, qui commençait à marquer son âge - 33 ans à l'époque. Puis il prend la tête de la région Ile-de-France, en 2011, avant de rejoindre le cabinet de Manuel Valls en mai 2012. Il s'est rapidement imposé comme l'un des hommes de confiance du ministre.
Bonne connaissance de la Corse
Son remplaçant, Christian Rodriguez, a suivi un parcours plus classique: gendarmerie mobile, gendarmerie départementale, administration centrale puis commandement de région, en Corse, depuis 2010. Il apportera notamment sa bonne connaissance de ce dossier sensible.
Laurent Borredon

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