vendredi 3 août 2007

Moins de «plantons» devant les ministères

Moins de «plantons» devant les ministères


Ils sont immobiles ou presque. Devant les ambassades, les ministères, l'Assemblée nationale ou encore le Sénat. Chargés de la sécurité des bâtiments officiels, les « plantons » sont sur la sellette.

Alors que 22 700 postes de fonctionnaires vont disparaître en 2008, Hervé Morin, le ministre de la Défense, a annoncé hier qu'il souhaitait supprimer d'ici à la fin de l'année 500 postes de gendarmes employés comme gardes statiques (lire ci-dessous) devant les bâtiments officiels, dont l'immense majorité à Paris.

Le nombre précis de suppressions de postes doit encore être négocié avec la préfecture de police ou le ministère de l'Intérieur. Mais s'il conduit sa réforme à son terme, le ministre aura, avec ces 500 postes, supprimé près de 25 % des 2 000 gendarmes aujourd'hui en faction devant les bâtiments d'Etat (1 800 à Paris). « Ce n'est pas en garde statique que les gendarmes s'épanouissent le plus. Et nous voulons rationaliser les effectifs », indique le ministre. L'objectif est clair : «Remettre ces hommes sur le terrain, là où ils peuvent assurer la sécurité de leurs concitoyens».

Remplacés par des caméras ou des vigiles

Ces « plantons » pourront être remplacés par des caméras mais également par des vigiles de sociétés privées de sécurité, « comme c'est le cas depuis une dizaine d'années à l'Ecole militaire », indique le général Parayre, directeur général de la gendarmerie nationale. « Si l'Assemblée nationale, par exemple, veut engager une société privée, libre à elle », souligne ainsi Hervé Morin.

Des vigiles ? « Ce serait de l'argent jeté par les fenêtres, réagit Luc Poignant, du syndicat de policiers SGP-FO. Les élus de la nation sont protégés par la gendarmerie et la police et doivent le rester. » Devant l'Assemblée nationale, l'un des 165 gendarmes affectés à la garde du bâtiment fait les cent pas le regard las, casquette sur la tête. « Ici, le moral des troupes est au plus bas, souligne l'intéressé. Ce boulot est super ennuyeux et pas épanouissant du tout. Je reste là debout pendant près de vingt-quatre heures (NDLR : avec quatre heures de pause) et je n'ai pas le droit d'intervenir sur la voie publique s'il y a une infraction. Je ne ferai pas ça toute ma vie... » A l'hôtel de Brienne, siège du ministère, 23 postes de garde statique ont déjà été supprimés, soit 30 % des effectifs. Aucun n'a été remplacé. « Nous avons surtout besoin de monde dans les brigades territoriales, là où on installe une prison par exemple », ajoute Hervé Morin qui, avec ce projet, emboîte le pas à la réforme entamée dans la police en 2002 par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur. «Les gendarmes doivent être là où la population les demande et pas seulement dans les quartiers riches».

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