Angélique Négroni - Le Figaro - 07/05/2008
Le nouveau mode de surveillance discrète de la gendarmerie va se généraliser dans les prochains mois. Crédits photo : C. BIBBY/Financial Times-REA
À bord de voitures banalisées, ils cherchent à prendre sur le fait les conducteurs fautifs.
Nouvelle campagne choc pour la sécurité routière
Même si le mois d'avril comptabilise une baisse de 28,5 % des morts sur les routes par rapport au même mois de 2007, les automobilistes qui renouent, selon de récentes études, avec leurs mauvaises habitudes, ont intérêt à se ressaisir.
Le gouvernement les y invite en lançant une nouvelle campagne de sensibilisation. Avec plus de fermeté, la gendarmerie risque de les y contraindre en adoptant un nouveau dispositif de contrôle. Dans les prochains mois, elle va généraliser l'usage des véhicules banalisés pour traquer les conducteurs en infraction.
Un mode de surveillance déjà adopté par la police dans les villes et qui est discrètement testé par les gendarmes depuis cinq mois. Dans sept départements, ces derniers circulent donc à bord de véhicules non sérigraphiés. Ils suivent le conducteur fautif et l'interceptent en faisant soudain tomber leur veste de camouflage pour révéler leur identité !
Avec ce mode de surveillance, la gendarmerie compte s'attaquer aux chauffards qui délibérément ignorent le Code de la route, mais aussi à tous ces comportements dangereux qui échappent aux radars.
Parmi eux, le téléphone au volant, le non-respect des distances de sécurité, ou un ordinateur ouvert sur les genoux du conducteur. Dès juin, douze autres départements vont adopter ce mode de contrôle qui sera ensuite mis en place sur toute la zone gendarmerie, soit 95 % du territoire. Car les premiers résultats s'avèrent positifs.
L'effet surprise fonctionne à plein. «En véhicule banalisé, on constate au kilomètre trois fois plus d'infractions qu'en véhicule sérigraphié» , annonce le colonel Guy-Patrick Fontenaille qui dirige le bureau de la Sécurité routière à la direction générale de la gendarmerie nationale.
Bilan : les procès-verbaux pleuvent. Les unités des sept départements relèvent chaque mois au total environ 1 500 infractions. Parmi elles, l'usage du téléphone au volant arrive en tête (30 %) suivi des excès de vitesse (25 %) puis du défaut de casque pour les deux-roues et de la ceinture (10 %). «Il ne s'agit pas de faire du chiffre, mais bien de s'en prendre à ceux qui ont un comportement dangereux», insiste le capitaine Malhet, commandant de l'escadron départemental de Sécurité routière de l'Oise, l'un des sept départements pilotes.
Véhicules mieux équipés
Pour l'heure, la gendarmerie peaufine son projet. Pour une meilleure identification des patrouilles au moment de l'interception et pour éviter qu'elles soient confondues avec des malfrats, elle cherche à mieux équiper ses véhicules. Des panneaux à message variable donnant des consignes telles que «rabattez-vous» pourraient être installés. Tout un dispositif visuel qui apparaîtrait ainsi au dernier moment. Au total, 600 véhicules de ce type devraient sillonner les routes de France.
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