mardi 17 novembre 2009

Enquête. Deux motards de la gendarmerie ont tiré hier matin à Toulouse pour stopper une voiture. Le conducteur et un gendarme ont été opérés hier.

Un conducteur qui ne veut pas s'arrêter, deux motards de la gendarmerie qui ne lâchent pas le véhicule suspect et, au final, deux blessés… Triste bilan d'une course-poursuite qui s'est conclu par au moins trois coups de feu hier matin vers 5 h 20, rue Buffon à Toulouse près de la cité Bagatelle.
Le conducteur, le péroné brisé par une balle a été opéré hier matin. Le gendarme membre de la brigade motorisée de Saint-Michel, est lui aussi passé entre les mains des chirurgiens de l'hôpital Rangueil. Les deux blessés vont bien.

La section recherches de Toulouse a été chargée d'éclaircir les circonstances de la poursuite. Tout a commencé vers 5 heures sur le parking d'une discothèque d'Aucamville, Le Jetlag. Les gendarmes avaient été appelés pour une bagarre. L'incident clos, les motards s'apprêtaient à quitter les lieux quand une voiture a quitté le parking à vive allure.
Les motards ont alors voulu contrôler le conducteur. Seulement au volant d'une Renault Clio, ce dernier a préféré accélérer… Vieille rengaine toujours dangereuse : le conducteur préfère tenter de s'échapper que de présenter ses papiers. Arrivé sur le périphérique de Toulouse, ce conducteur âgé de 24 ans ne s'est pas calmé. À environ 160 km/h, il a foncé.
« Il a multiplié les manœuvres dangereuses, indique un officier du groupement de gendarmerie de la Haute-Garonne. Plusieurs fois il a fait mine de quitter la voie rapide pour revenir, mettant les gendarmes en danger… »

Finalement la Renault Clio a quitté le périphérique à la Cépière et a pris la direction du centre-ville via la route de Saint-Simon. Puis il a tourné à droite, rue Buffon en direction de Bagatelle. Un virage pris trop vite. La Clio se serait retrouvée en travers, bloquée. Les motards ont mis pied à terre pour interpeller le conducteur. Que s'est passé ?
Le conducteur aurait réalisé des manœuvres. Un des motards, âgé de 37 ans, a ouvert le feu. Il a visé le pneu mais la balle aurait heurté la jante et, par ricochet, est venue se loger dans la cuisse du militaire… Son collègue a alors ouvert le feu, à deux reprises dans le bas de la voiture. Une des balles a touché le conducteur.

Les cinq personnes qui se trouvaient à bord de la voiture ont été placées en garde à vue. À l'issue de leurs interrogatoires, ils ont été laissés libre hier. Et l'audition des deux victimes pourrait avoir lieu aujourd'hui.
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« Les moyens de savoir »
Le procureur Michel Valet s'est montré prudent hier soir sur ce dossier. « C'est trop tôt. Il faut laisser un peu de temps », a indiqué le magistrat tout en soulignant qu'il s'était donné « les moyens de savoir » ce qui s'était passé. L'inspection technique de la gendarmerie a notamment été saisie pour examiner les conditions d'ouverture du feu. Les investigations devraient s'accélérer et se clarifier avec les explications des deux blessés.

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