vendredi 19 février 2010

Davantage de radars, une signalisation plus en amont, une contravention sanctionnant le débridage des deux-roues et un contrôle technique pour les cyclomoteurs: telles sont les mesures phares annoncées jeudi lors d'un comité interministériel de la sécurité routière (CISR), alors que l'on assiste à une stagnation de la baisse du nombre des tués sur les routes de France.

"Il est hors de question de relâcher l'effort sur ces sujets", a souligné le Premier ministre François Fillon en présentant à Matignon cet ensemble d'"actions de prévention et de répression des infractions les plus graves".

Des mesures dont le radar est une nouvelle fois la vedette, puisque 800 nouveaux appareils vont faire leur apparition sur le bord des routes "d'ici 2012", avec pour objectif de dissuader plus efficacement les excès de vitesse.

Pour l'ensemble de ces appareils, les nouveaux comme les existants, un panneau "contrôles radar fréquents" annonçant leur présence sera implanté désormais à une distance d'un à deux kilomètres en amont, au lieu de 400 mètres aujourd'hui, afin d'élargir la "zone radar" sur les itinéraires les plus accidentogènes, a précisé le Premier ministre devant la presse.

De plus, le dispositif actuel pourra être complété par un autre radar fixe, voire par la mise en oeuvre périodique de radars mobiles. Une centaine de radars "vitesse moyenne" seront par ailleurs installés à partir de 2011 pour "contrôler le respect du temps mis pour effectuer certains parcours particulièrement sensibles", comme le franchissement d'un tunnel, les abords d'un chantier ou un virage dangereux.

En augmentant le nombre des radars tout en modifiant la politique de signalisation, le gouvernement entend contraindre les automobilistes à plus de prudence et surtout leur faire adopter une conduite moins brutale, plutôt que de ralentir soudainement à l'approche des machines et de réaccélérer une fois qu'elles sont passées.

Les radars automatiques sont considérés comme l'une des mesures les plus efficaces en matière de sécurité routière, les trois quarts des 12.000 vies sauvées sur les routes depuis 2002, année de leur déploiement, l'ayant été grâce à l'amélioration des comportements en matière de vitesse au volant, selon les statistiques gouvernementales.

La sécurisation des deux-roues a également été au coeur de ce CISR, qui a notamment décidé de créer dans le Code de la route une infraction spécifique punie d'une contravention de 135 euros pour sanctionner les utilisateurs de cyclomoteurs au moteur débridé, dont la vitesse peut atteindre 80km/h alors qu'elle est normalement limitée à 45km/h. Avec cette mesure répressive, destinée à "protéger les jeunes adolescents", selon M. Fillon, le gouvernement souhaite marquer les esprits et faire baisser le nombre d'accidents mortels impliquant des deux-roues. En 2009, ceux-ci représentaient en effet 28% des personnes tuées sur les routes françaises et 50% des cyclomoteurs accidentés étaient débridés.

Un contrôle technique obligatoire tous les deux ans est également instauré pour les cyclomoteurs afin de sensibiliser leurs utilisateurs, en majorité des mineurs, au "respect des règles et du bon entretien de son engin". Des "mesures techniques" qui ne pourront être véritablement efficaces que si elles sont "compensées par des efforts des compagnies d'assurance", a relevé le Premier ministre.

Ce comité interministériel, préparé par le secrétaire d'Etat aux Transports Dominique Bussereau, intervient alors que les chiffres de sécurité routière font apparaître une préoccupante stagnation de la baisse du nombre de tués en France métropolitaine: 4.262 en 2009 contre 4.275 en 2008, après sept années consécutives de recul. François Fillon a rappelé que l'objectif de son gouvernement était de passer sous la barre "symbolique" des 3.000 morts d'ici 2012. AP

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